Le concours “Hip Hop International” est une référence dans le milieu de la danse. Il se déroule chaque année aux Etats-Unis, et rassemble des candidats issus d’une cinquantaine de pays. Ce samedi, près de 200 danseurs, venus des régions de Mons…

Le concours “Hip Hop International” est une référence dans le milieu de la danse. Il se déroule chaque année aux Etats-Unis, et rassemble des candidats issus d’une cinquantaine de pays. Ce samedi, près de 200 danseurs, venus des régions de Mons Borinage, de Bruxelles et de Liège se sont donné rendez-vous au Lotto Mons Expo. En jeu, un aller-retour pour Phoenix, aux USA. C’est là qu’aura lieu la grande finale cet été.

Surtout n’ayez pas peur de vous tromper. Amusez-vous. Kiffez la vibe!” Derniers conseils avant d’entrer en piste. Les élèves de Kate Budny répètent depuis ce matin. Deux coaches sont venus leur donner un dernier “workshop” (atelier) pour “bétonner” les acquis, et gonfler à bloc la motivation des danseurs. Clara, 7 ans, n’a pas beaucoup dormi, excitée qu’elle est à l’idée de concourir. “Pendant la nuit, je pensais que…ça y est…c’est le grand jour…!” Elle a hâte, tout comme Athina. “Je rêve de faire de la danse mon métier. Je fais énormément de stages, de formations, et pas qu’en Belgique. Je suis allée aux Etats Unis il y a deux semaines, en Grèce, en Italie aussi…” Sarah est une des plus âgées du groupe. Elle a 26 ans et fait du hip hop depuis…”que j’ai 5 ans!”. Une très longue expérience, qui l’aide à rester sereine, à quelques heures de la compétition. “On fait déjà beaucoup de concours avec notre équipe, on part souvent en France. Ici on va être confronté à d’autres danseurs très très forts. Mais l’important est de prendre du plaisir, montrer ce que l’on sait faire. Evidemment, partir aux States c’est un rêve. Avoir cours avec des professeurs là-bas. Affronter d’autres équipes, dans une ambiance très différente…

Aux Etats Unis, vous avez des milliers de personnes qui viennent assister aux compétitions. C’est vraiment très suivi“, poursuit Noa. “C’est différent de chez nous. Je trouve vraiment dommage que la danse hip hop soit si peu reconnue. Quand tu ne fais pas du basket, ou du foot…on a tendance à penser que tu ne fais pas de sport. Tu ne fais ‘que de la danse’. En attendant…nous, on s’entraîne dur, quasiment tous les jours!”

La directrice de l’école de danse Kate Budny partage cette impression. Elle a eu toutes les peines du monde à trouver des sponsors pour organiser l’événement Hip Hop International, en Belgique. “C’est comme si on n’existait pas, aux yeux des sponsors. C’est pas du basket, c’est pas du foot, alors…on ne donne pas d’argent!”

Kate Budny a réuni un jury international pour sélectionner les finalistes belges. “Nous avons deux français, anciens champions du monde, un Jamaïcain et le directeur de Hip Hop International France“. Ils jugeront les candidats selon plusieurs critères. “On juge la performance, et la technique”, détaille Jim. Il vient de Paris. En 2014, il a terminé 5ème avec son groupe, au concours Hip Hop International, à Las Vegas. “Moi, au niveau performance, je vais juger la propreté des mouvements bien sûr, l’exécution, mais je vais chercher des moments signature, des waouw movements. Je vais garder le groupe qui aura fait quelque chose dont je me souviendrai, ceux qui vont marquer le public. Quand on veut se mesurer aux meilleurs il faut vraiment montrer son identité. le but n’est pas de trouver ici des copies d’autres groupes qui existent déjà“. Quelles retombées peut-on attendre de ce type de compétition? “Un danseur hip hop qui s’est fait remarquer lors du concours a beaucoup plus de chance d’être choisi pour intégrer une tournée internationale, faire des shows avec de grands artistes. C’est un tremplin, et c’est pour cette raison que cela a autant de succès“.

Les participants concourent dans quatre catégories: megacrew (15 à 40 danseurs), adultes, ados et jeunes. La grande finale aura lieu du 5 au 11 août, à Phoenix en Arizona. L’an dernier, les médailles d’or étaient revenues aux Philippines, à la Russie et aux USA (2 médailles).

Charlotte Legrand